Je ne sais que raconter ; la confusion me hante, la honte aussi. Blancheur me demande de garder sa pureté, mais la plume, après avoir dépassé la puberté, ne veut que rassasier ses désirs ; Blancheur, je suis navré, je n’y peux rien, ma main subit l’esclavage, elle exécute et ne déroge jamais. S’émanciper est le miracle pour lequel les doigts se joignent. Par désespoir ou par excès de pensées, la tête est penchée vers le bas, les yeux ne peuvent plus voir ailleurs. Accroupi, je m’approche du sol, bien que je sache qu’il est perfide et qu’un jour, il me dévorera. Je saigne de partout, alors quel fil rouge suivre ?
Le fardeau s’allège comme une plume s’alourdissant, cette dernière prend du poids en dévorant mes malheurs, pleins de saveurs et appétitifs. Une plume puisée dans les ailes d’un aigle, d’où l’instinct de repérer de loin tout ce qui se meut en moi et … m’émeut. Elle aussi, elle a des griffes, aime voir saigner une feuille, les traces qu’elle laisse dessus sont sinon crues, du moins lues. Enfin son bec, celui-là s’incarne dans ma bouche, mes silences de jadis se sont transformés en un chaos aussi signifiant que l’absence des sons. Elle n’est pas là que pour traquer des proies. Symbolisant aussi la douceur, elle est palpablement soyeuse ; pour elle, nous le sommes aussi. Les mères s’y réfèrent car elle en est une aussi. Enfantant, cultivant et éduquant, elle donne vie aux mots. Sa progéniture, quoiqu’elle soit intouchable, elle nous touche, et son invisibilité est plus limpide que ce qu’elle nous donne à voir. C’est dans nos cœurs et surtout dans nos mémoires qu’elle règne, la finitude qu